Un exemple : la cible

L'applet suivante fonctionne suivant le principe de base de la sélection naturelle. On a une population initiale (représentée par des croix), qu'on veut faire évoluer vers l'adaptation optimale a son milieu (représentée par une cible).

A chaque clic sur le bouton "1 Pas", on crée un nouvelle génération à partir de l'individu le plus proche de la cible (le "plus apte", qui est affiché en bleu). Cette nouvelle génération est constituée de croix dont la position est celle de l'individu sélectionné, à laquelle on ajoute au hasard une petite différence. Cette petite différence fait que la nouvelle génération a de forte chances de comporter un individu encore plus apte que son parent : c'est lui qui servira de modèle à la génération future.

Les boutons "10 pas" et "100 pas" permettent d'accélérer le déroulement de l'opération. Le programme s'arrête quand une croix est en plein centre de la cible.

Vous pouvez relancer l'expérience avec une nouvelle cible en cliquant sur la position souhaitée dans la zone de dessin de l'applet. Et vérifier qu'à chaque fois, les principes simples de l'évolution amène la population de croix à l'endroit souhaité.

On a trois populations : les croix rouges, les ronds verts, et les carrés bleus. Chaque population cible la suivante. Le but pour chacune est de s'approcher de sa cible, tout en restant éloignée de la population qui la poursuit. Seul l'individu le plus apte de chaque génération est affiché.

Le manège qui en résulte est assez prévisible. Toutefois, avec un peu de patience, vous pourrez peut être voir le carrousel changer de sens de rotation. 

Et la diversité, alors ?

En effet, notre exemple semble montrer que toute la population va se retrouver au même endroit, et qu'il n'y a donc aucune création de diversité. Mais il faut prendre en compte le fait que la cible représente l'adaptation à l'environnement. Avec un environnement différent, le résultat obtenu est différent; c'est ainsi que le vivant, confronté à des variations de l'environnement, se diversifie.

Un exemple connu explique très bien ce phénomène : les pinsons de Darwin. Des oiseaux, descendants tous de la même espèce, se sont retrouvés sur des îles différentes, chaque île proposant des sources de nourritures différentes, ou en quantité différentes pour ces oiseaux. Au final, la population de pinsons de chaque ile s'est adaptée à son environnement, notamment en obtenant une forme de bec adaptée aux sources de nourriture à sa disposition.

Si pour une ile donnée, on avait représenté au fil du temps la hauteur et la longueur de chaque pinson qui l'habite sur un graphique, on aurait donc eu quelque chose qui aurait ressemblé à ce que produit notre exemple.

De plus, les environnements sont sans cesse modifiés, ne serait ce que par l'évolution elle même : ce sont toutes les espèces de l'écosystème qui évoluent, la proie en même temps que le prédateur, dans une "course à l'armement" sans fin. L'évolution n'est pas un processus menant vers une fin inéluctable : le "sommet de l'évolution" n'existe pas. La réalité ressemble plutôt à cette applet :
Pensez à cet exemple si on vous parle de sommet de l'évolution, ou qu'on vous explique qu'elle ne fait pas de marche arrière. Vous pourrez aussi penser aux mammifères marins, qui retournent à la mer et voient leurs pattes se muer en nageoires, quand leurs ancêtres ont connu l'évolution inverse. 


Dernière mise à jour : samedi 25 mai 2013